Plus que quelques jours et, pour beaucoup d’entre nous, les vacances (tant espérées et bien méritées) commenceront. Comme vous le savez, les vacances sont propices à la réflexion. Je vous propose donc de réfléchir à ce que pourrait-être le management de demain.
Je vous vois déjà sourire et je lis dans vos pensées. « Elle va sans doute nous parler de Management libéré, de Management participatif, de Responsabilité sociétale, d’éthique… et autres concepts simples à défendre sur le papier, mais difficiles à concilier avec nos objectifs opérationnels. »
Bon, je vous l’accorde ! il est vrai que parfois, les concepts sont éloignés de la réalité opérationnelle. Mais si, pour une fois – la dinde et les flocons de neige nous y aidant – nous essayions de nous projeter dans le futur et d’imaginer quelle pourrait être la gouvernance d’une entreprise, au-delà des effets de mode ?
Management de demain : Pas de révolution, mais une évolution en profondeur
La difficulté avec les exemples de management alternatif dont on entend parler régulièrement, c’est qu’on peut avoir l’impression qu’ils induisent des changements radicaux qui interviennent en très peu de temps. Comme si, par magie, nous pouvions renverser la vapeur et passer du jour au lendemain, d’un management pyramidal à un management libéré (par exemple). Et que grâce à ce changement, toutes nos difficultés seraient résolues.
Alors que la vraie mutation, celle qui dure et bénéficie à l’entreprise (et à ces employés), ne serait-elle pas plutôt une évolution tranquille à petits pas ? Pour tendre vers un management plus « équilibré » ? Un management « bienveillant », tout en restant directif quand il le faut. Un management à l’écoute, qui prend en compte les avis mais qui sait aussi trancher…
Il est certainement possible de trouver un compromis entre rentabilité à tout va et humanisme sans concession… Il ne s’agit donc pas de renier ce qui existe. Cependant, il s’agit d’améliorer l’existant, petit à petit, en apportant une pierre au quotidien.
Vous connaissez certainement l’histoire du Colibri. Ce petit oiseau qui essayait d’éteindre un feu ravageur dans la savane en transportant dans son bec, l’eau de la rivière, goutte par goutte… Les animaux réfugiés à l’abri, lui firent remarquer que ça ne servait à rien, qu’il ne pourrait pas y arriver. Et il répondit : « Peut être, mais moi, je fais ma part ».
L’individu, manager ou collaborateur, responsable du changement
Car nous parlons ici du management, comme s’il était le seul responsable de cette évolution. Le manager du futur n’a pas l’entière responsabilité de rendre l’entreprise meilleure. Chaque individu à son niveau, peut, progressivement, faire son travail de manière plus éthique, moins agressive, plus bienveillante.
Cela peut être vrai pour un commercial lorsqu’il négocie avec son client (en visant la relation gagnant-gagnant qui ménage l’intérêt de chacun). Pour le manager avec son collaborateur (en évitant le rapport de force) ; pour la relation entre pairs (en évitant la comparaison ou le jugement) …
Chacun à son niveau peut se demander : « Quelle est ma responsabilité quotidienne dans le fait de rendre l’entreprise meilleure ? Comment est-ce que je crée un environnement constructif pour faire mon travail ? Quels choix je me donne ? »
On nous serine régulièrement que la société est de plus en plus individualiste. Dans le contexte de transition dans lequel nous sommes actuellement, ne pensez-vous pas que la réflexion individuelle peut nourrir la collectivité ?
L’importance de la communication dans le management
Evidemment, cette réflexion individuelle n’a de force que si elle est écoutée.
Aujourd’hui, nous sommes largement outillés pour communiquer. Lorsque chacun est conscient du rôle qu’il joue (qu’il s’agisse de managers ou de collaborateurs), lorsque chacun sait quelle est la meilleure façon de faire son travail pour aider à atteindre l’objectif commun, alors les outils de communication modernes fluidifient la relation. Ils deviennent des alliés et non des freins.
Dans ce cadre, le manager de demain aura donc un rôle de facilitateur. Il va fluidifier cette communication et renforcer la confiance de ses collaborateurs dans sa capacité à accueillir les initiatives individuelles.
Comme le suggère Emmanuel Toniutti dans son ouvrage « Le leadership de l’amour », le leader de demain n’est ni lâche, ni téméraire. Il doit simplement avoir le courage d’affronter la réalité quotidienne de son entreprise. En apportant une réponse pragmatique, autant que possible éthique, en tenant compte de facteurs économiques et humains.
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