Comment réinventer le temps de travail ?

L’actualité sur la réforme des retraites nous invite à nous poser de nombreuses questions au sujet de notre temps de travail.

Car, à l’ère du “happiness manager” ou du babyfoot mis à disposition des collaborateurs,

  • Que pouvons-nous (vraiment) mettre en place dans nos entreprises pour créer un environnement de travail confortable ?
    • Et que faisons-nous, en tant que collaborateurs, de cet environnement de travail ?
  • Comment pouvons-nous réinventer nos carrières pour nous y épanouir ?
    • Et comment repenser notre temps de repos tout au long de notre vie ?

Cet article s’est inspiré d’une discussion inter générationnelle au sein de l’équipe Inside. Il n’a pas pour ambition d’alimenter la polémique, ni d’apporter toutes les réponses aux questions qui se posent. Loin de là !

Mais plutôt d’ouvrir la réflexion, sur un sujet qui nous concernent toutes et tous et notamment : comment mieux profiter de nos années de travail ? Et comment mieux utiliser notre temps libre tout au long de notre vie de travail ?

D’ailleurs, votre contribution en commentaire de l’article sera la bienvenue 🙂 !

 

Créer un environnement de travail agréable : Est-ce la solution ? 

Depuis quelques années, les entreprises s’évertuent à améliorer l’environnement de travail de leurs collaborateurs. L’un des objectifs visés est d’attirer des talents et de conserver leur motivation.

  • Propreté et luminosité des locaux, soin dans la décoration, espaces de détente agréables à vivre, végétalisation des bureaux, activités de bien être pendant les pauses, etc. Tout est mis en oeuvre pour agrémenter le temps de travail.
  • Avec la pandémie, le télétravail s’est imposé. Une fois la crise un peu apaisée, dans beaucoup de secteurs, un télétravail “choisi” s’est installé à temps partiel, à la satisfaction des collaborateurs. Des entreprises ont également commencé à tester ou à mettre en place la semaine de 4 jours.
  • Un nouveau métier, celui d’hapiness manager, est apparu. En charge du “bonheur” des collaborateurs, il lui appartient d’être à leur écoute. Son objectif est d’améliorer au quotidien leurs conditions de travail, la cohésion d’équipe et la qualité de “l’expérience employés”.

Et pourtant, malgré tous ces efforts, on entend de plus en plus parler de désengagement des salariés. “Après tout ce qu’on a fait pour eux ?” s’exclament certains patrons désabusés.

Alors, est-ce que tous ces efforts fournis suffisent à créer un environnement de travail favorable ? Est-ce que la nomination d’un hapiness manager est la réponse ? Si l’intention est louable, elle est sans doute insuffisante à créer ce bonheur au travail.

 

Réinventer le temps de travail vs la réalité économique de l’entreprise  

Cela nous invite à revenir aux fondamentaux et à nous interroger :

  • La réalité économique de l’entreprise : Si l’entreprise a des devoirs envers ses employés, et en particulier celui d’offrir un environnement de travail confortable, son objectif premier n’est-il pas de créer de la valeur ? Chacun dans l’entreprise, du simple collaborateur jusqu’au directeur général, a sa responsabilité dans l’atteinte de cet objectif. Offrir un environnement de travail agréable aux collaborateurs, c’est aussi assurer une sécurité économique et le développement possible de l’entreprise. Il est donc important que l’entreprise communique de manière plus transparente sur les résultats et la contribution du collaborateur. L’entreprise doit rendre des comptes.
  • L’organisation du télétravail : Permettre aux collaborateurs de télétravailler est une bonne chose à tout point de vue (et notamment en matière de développement durable). Mais on l’a vu par ailleurs, le télétravail peut induire l’isolement, la perte de sens. Le travail en présentiel participe à la construction solide de la cohésion d’équipe. On peut même dire qu’il la conditionne. Pourquoi ne pas repenser le télétravail, l’organiser en équilibrant avec le présentiel tout en protégeant la dimension sociale du travail ? Et se questionner sur la valeur ajoutée de ces temps en présentiel ?
  • Le temps de travail : Semaine de 4 jours, congés illimités… Les expériences pour réinventer le temps de travail fleurissent. Comment faire coïncider cette aspiration naturelle à augmenter notre temps de repos, avec la réalité économique de l’entreprise ? De même que le télétravail, ces nouvelles organisations du travail nécessitent une organisation appropriée, des engagements réciproques de la part de l’entreprise et des salariés.

 

On voit donc que pour réinventer le temps de travail, une communication et un plan d’action appropriés peuvent être bénéfiques. Et qu’une contribution des collaborateurs s’avère nécessaire, voire indispensable.

Y réfléchir avec bienveillance, en toute sérénité, d’adulte responsable à adulte responsable, pourrait amener des solutions co construites, acceptées par tous et s’appuyant sur une confiance réciproque.

 

Renouer avec la valeur du travail, le sens du résultat…

Il apparaît dans les diverses études publiées sur le sujet, que le désengagement des salariés soit en partie lié à une perte de sens. Quel est l’impact de cette perte de sens sur la motivation ?

Car, quand on fait quelque chose que l’on aime et qui a du sens, nous le faisons bien souvent sans effort. Nous ne voyons pas le temps passer. A l’inverse, si nous en perdons le sens, l’effort à produire peut devenir insurmontable. La perspective d’y consacrer 7h/ jour devient compliquée.

En réalité, plutôt que “moins travailler” ou “travailler plus”, la question ne serait-elle pas de trouver un juste équilibre entre les deux, en travaillant mieux ? C’est-à-dire, en disposant de temps libre bien sûr, mais aussi en renouant avec la fierté du travail accompli, avec le goût de produire un effort pour réaliser quelque chose que l’on aime. Qu’en pensez-vous ?

A titre d’exemple, si vous êtes gourmand(e) : vous avez sûrement remarqué qu’il peut y avoir une grande différence de goût entre deux pâtisseries, mêmes basiques, achetées chez deux commerçants différents. Parfois, cela peut s’expliquer par le sens que l’on met derrière notre travail. Un pâtissier qui aura choisi son métier par passion, trouvera davantage le sens de ce qu’il fait et aura également le sens du résultat. On pourra donc manger deux pâtisseries identiques mais seule l’une d’entre elles, nous laissera un souvenir mémorable. Cela s’applique à tous les métiers. Le sens est un facteur de motivation indéniable.

Alors comment faire ? Est-ce à l’entreprise de repérer par des signaux précurseurs les employés qui se désengagent ? De les écouter et de leur proposer les solutions appropriées ? Est-ce à chacun d’entre nous de réfléchir à ce dont il a envie pour sa vie de travail et à s’en donner les moyens ? Ou bien faut-il une combinaison des deux ?

 

 

Quel Marketing pour les métiers ? 

Cela pose aussi la question du choix d’un métier et de l’orientation (ou de la reconversion).

Sans doute, certains d’entre nous ont suivi une voie toute tracée. Parfois, correspondant à des capacités scolaires, sans se poser réellement la question du métier qu’il ou elle aurait envie d’exercer. Quand adolescent, on ne sait pas ce qu’on veut faire, on suit une voie générale permettant de conserver le plus longtemps possible, la capacité de choisir.

Quel processus d’orientation nous permettrait de choisir le métier qui nous conviendrait le mieux ? Comment peut-on donner plus de visibilités sur les métiers aux jeunes en cours de scolarité, au-delà du stage d’une semaine qui leur est proposé en troisième ? Comment les professionnels peuvent-ils avoir un rôle de transmission ? Et comment les entreprises peuvent-elles s’inscrire dans cet objectif ?

L’engagement des entreprises sur ce point est important. Les jeunes d’aujourd’hui sont les collaborateurs de demain. Il existe une multitude de façons de s’inscrire dans une démarche de partage et de transmission. Proposer des journées portes ouvertes, valoriser davantage les stages en entreprise (quelque soit la durée), favoriser les interventions… Ce sont des solutions qui valent le coup d’être explorées davantage.

 

Retour d’expérience de Constance – Chargée des relations entreprise chez SUP DE COM

Nous avons contacté une école pour s’intéresser à leur point de vue sur ce rôle de transmission et l’engagement des entreprises et des étudiants dans cette course à l’orientation. C’est gentiment que Constance a répondu à quelques-unes de nos questions ! Notre échange a mis en évidence cette nouvelle génération “Shazam”, aussi bien du côté des entreprises, que du côté des étudiants. Constance remarque un besoin de rapidité dans les recrutements, dans les choix de stage, d’avenir. Pour répondre à ces nouveaux besoins, il est donc important de suivre cette tendance et d’adapter ses actions de communication. “Il est difficile de faire venir les entreprises pour animer des conférences ou encore participer à des jobs dating. Le constat est le même du côté des étudiants”.

D’autres événements, à la fois attractifs et pertinents, naissent en parallèle. Constance, nous partage son expérience avec le Rallye des Pépites, un événement qui permet d’aller à la rencontre des entreprises. Pour elle, c’est un très bon moyen d’ouvrir les portes des entreprises aux futurs collaborateurs de demain.

 

La recherche d’un meilleur équilibre Vie pro / Vie perso

Les chiffres de l’INSEE nous indiquent que l’espérance de vie à la naissance des femmes en France en 2022 est de 85,2 ans; et celle des hommes est de 79,3 ans. L’espérance de vie en bonne santé (c’est-à-dire sans souffrir d’incapacité dans les gestes de la vie quotidienne) est de 67 ans pour les femmes et de 65,6 ans pour les hommes. Ces indicateurs sont régulièrement mis en avant lors des débats sur la réforme des retraites, pour en déduire le nombre d’années qu’il nous resterait, une fois arrivés à la retraite, pour profiter de la vie.

Cela conforte bien sûr une tendance qui n’a pas attendu ces débats pour apparaître : trouver un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Si les salariés des générations X (ou même les baby-boomers) étaient prêts à sacrifier du temps personnel au bénéfice de leur temps de travail, une grande majorité des collaborateurs appartenant aux générations suivantes (Y,Z) préfèrent quitter l’entreprise qui ne leur offre pas cet équilibre. Quitte à gagner moins.

Et si nous repensions l’organisation de notre temps de travail pour ne pas attendre la retraite et profiter de la vie ?

Nous connaissons tous des personnes qui ont dédié leur vie à leur travail et qui repoussent l’âge de partir à la retraite parce que, sans leur travail, la vie leur semble vide de sens. Sans utilité.

L’image ancrée d’une carrière professionnelle suivie d’une retraite bien (et durement) méritée est peut-être à reconstruire ?

Comment faire de notre travail une ressource pour nourrir nos centres d’intérêts ? L’entreprise a-t-elle un rôle à jouer ?

 

En conclusion, 

Le monde du travail change, de même que les attentes des nouvelles générations.

Ici et là, des initiatives créatives sont lancées pour favoriser l’épanouissement des collaborateurs au travail. Tout cela en augmentant leur temps de repos et en préservant l’équilibre économique de l’entreprise.

Ces quelques initiatives nous montrent la voie, tout en nous alertant sur la nécessité de poser un cadre organisationnel approprié et d’y réfléchir en toute transparence avec les collaborateurs, afin que chacun puisse y apporter sa contribution.

Appuyons-nous sur l’inventivité de chacun pour trouver des solutions permettant d’optimiser le temps de travail, d’améliorer les process et de créer un environnement de travail encore plus favorable et épanouissant. Qu’en pensez-vous ?

 

L’équipe Inside, 

 

Inside Révélateur de Talents vous propose des formations professionnelles et coaching sur des thématiques de management, commercial, recrutement, communication et développement personnel. Nos formations sont basées sur l’entraînement. 

 

candres

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