La permaculture : source d’inspiration pour le management ?

Si vous vous tenez au courant de ce qu’il y a d’innovant en matière de management, vous avez sans doute entendu parler de « permanagement » : une contraction de « permaculture » et de « management ». En bref, il s’agit de s’inspirer des grands principes de la permaculture pour « mieux » manager nos équipes.

Alors, nouveau concept de management fumeux ou pas ?

C’est vrai que des nouvelles approches dont certaines ont fait long feu, il y en a eu quelques-unes, ces dernières années !

Pourtant, que risque-t-on à se pencher sur la question ? Dans toute proposition, il y a du bon à prendre. Qu’en pensez-vous ?

D’autant que, depuis le temps (s’il fallait finir de vous convaincre de lire cet article  !), la permaculture, elle, a fait ses preuves : selon certaines études, elle permet un rendement bien supérieur à la culture traditionnelle, tout en étant respectueuse de l’homme et de l’environnement.

 

D’abord, c’est quoi la permaculture ?

Une recherche sur Internet nous éclaire : en quelques mots, et sans entrer trop dans le détail, c’est une approche de l’agriculture qui s’inspire de ce qui se passe dans la nature. Initiée au Japon, cette approche a été ensuite théorisée dans les années 70 par deux scientifiques australiens.

Mot valise anglais (« permanent agriculture »), la permaculture se veut durable et se fonde sur l’observation des écosystèmes et des cycles naturels. Son objectif est de créer des écosystèmes autonomes et résilients.

Pour en savoir + : Jardinpermaculture.fr ; fermesdavenir.org

Elle s’appuie sur 12 principes fondateurs :

  1. Observer et interagir
  2. Stocker l’énergie
  3. Lancer une production
  4. Appliquer l’auto-régulation et accepter la rétroaction
  5. Favoriser les ressources renouvelables
  6. Pas de déchets
  7. Concevoir de l’ensemble aux détails
  8. Intégrer plutôt que séparer
  9. Être patient, à petite échelle
  10. Favoriser la diversité
  11. Valoriser les bordures
  12. Réagir de manière créative

À la lecture de cette liste, on imagine déjà quelques passerelles avec le management, vous ne trouvez pas ?

En fait, ce n’est pas vraiment une coïncidence : une fois modélisé, le concept de permaculture est devenu une philosophie pouvant s’appliquer à un mode de fonctionnement souhaitable pour la société.

Il s’agit de prendre soin du « vivant » (c’est-à-dire l’être humain et son environnement), tout en mettant l’accent sur l’abondance et le partage équitable. Par ailleurs, la permaculture propose une approche globale d’un écosystème et prend en compte les interactions entre ses différents éléments.

 

Et donc, quel rapport avec le management ?

Comparons l’entreprise à un jardin.

Nous souhaitons…

  • y créer de la richesse de manière durable (une production abondante dans le temps),
  • en nous appuyant sur une diversité de compétences (une diversité de plantes),
  • dans un environnement de travail positif et favorable à l’épanouissement des collaborateurs (des sols régénérés et utilisés de manière respectueuse).

On comprend bien, en effet, que…

  • si on « malmène » les collaborateurs (les plantes) en leur mettant une pression excessive (en épuisant le sol ou en usant de pesticides) pour atteindre des objectifs toujours plus élevés,
  • cela aura un impact négatif à court ou moyen terme sur eux (sol, plantes et collaborateurs) et, in fine, sur la productivité.

Le « permanagement » pourrait donc être défini comme un management durable, respectueux des hommes et de leur environnement, tenant compte de leur interdépendance, dans l’objectif de créer de la richesse.

Bien. Rien de nouveau sous le soleil, jusque-là ! En tout cas, sur le papier.

 

Bon alors, concrètement, comment appliquer la permaculture au management ?

Pour aller un peu plus loin dans la réflexion, nous avons créé un libre blanc dans lequel nous reprenons quelques-uns des principes énumérés ci-dessus pour voir comment (et si) on peut les appliquer au management : ça vous dit ?

Télécharger le livre blanc : Ici

 

Et le permanager, dans tout ça ?

En résumé de ce que nous venons de voir, voici quelques idées que nous avons retenues pouvant inspirer le management :

  • prendre soin de l’être humain et de son environnement, tout en générant de la croissance
  • considérer à part égale l’utilité de chacun dans le groupe
  • mettre en œuvre et favoriser l’intelligence collective, la collaboration, l’interaction
  • apprendre de l’expérience à petite échelle et itérer

Qu’est-ce que cela implique pour le permanager ?

  • En permanagement, la traditionnelle organisation pyramidale est remplacée par une organisation horizontale. Le permanager se met au service de son équipe, sans prendre l’ascendant sur elle. Autonomie et confiance sont les maîtres mots. Le rapport au pouvoir est donc profondément bousculé. Cette transition nécessite pour beaucoup de managers un accompagnement.
  • Pour permettre à chaque membre de l’équipe de se sentir investi et d’exprimer son potentiel, pour instaurer un climat de confiance, le permanager a nécessairement une bonne compréhension du fonctionnement des autres… ce qui nécessite un pré-requis : une bonne connaissance de soi.
  • L’aptitude à observer ou le développement de qualités d’observation lui permettent d’anticiper les effets des actions qui se mettent en place, pour réduire les impacts négatifs et maximiser les positifs.
  • Le permanager devient médiateur au sein de son équipe : Une connaissance des techniques de Communication Non Violente l’aide à gérer les inévitables conflits.
  • Il a l’esprit ouvert aux autres : Il se tient à l’écoute, favorise les échanges d’idées et points de vue divers (voire divergents) d’équipes pluridisciplinaires, encourage la collaboration plutôt que le cloisonnement, et sait aménager des moments réguliers de feedbacks.

 

 

La nature, on peut lui faire confiance

Alors, la permaculture, vous semble-t-elle une source d’inspiration intéressante pour développer une approche du management plus en phase avec les enjeux actuels ?

Est-ce possible de développer un nouveau modèle de management s’appuyant sur un partage équitable des ressources, sur une cohésion et une harmonie des équipes, tout en continuant à développer une activité économique respectueuse de l’environnement ?

Honnêtement, cela ne serait pas la première fois que la nature nous inspirerait une innovation. Et en matière de pérennité, de résilience et de performance, on peut lui faire confiance.

Qu’en pensez-vous ?

 

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