En préparant cet article, nous cherchions sur internet des mots prononcés par David Douillet lors de l’Université des Entrepreneurs à propos de la nécessité d’intégrer la blessure et la souffrance dans le parcours d’un sportif de haut niveau. On pensait faire le parallèle avec le métier de dirigeant d’entreprise.
Bon, nous n’avons pas retrouvé cette référence…
En revanche, nous sommes tombées sur de multiples citations de chefs d’entreprise, d’hommes politiques ou de philosophes qui vont dans ce sens !
Alors, en voici une que vous connaissez sans doute, car elle ne date pas d’hier; elle nous vient d’un philosophe du 1er siècle, Sénèque : “La vie ne consiste pas d’attendre que les orages passent; c’est d’apprendre comment danser sous la pluie”.
Danser sous la pluie. C’est bien joli… Mais plus facile à dire qu’à mettre en œuvre, non, quand tout va mal ?
Alors, comment faire ? Comment faire, lorsqu’on est dirigeant ou manager, pour apprivoiser ces inévitables ascenseurs émotionnels ?
Dans cet article, nous allons tenter d’explorer ces moments clés, les émotions qu’ils suscitent et les moyens de les surmonter.
L’énergie et l’enthousiasme des premiers jours
Au commencement, vous vous en souvenez sans doute, tout va bien.
On se sent porté par une idée, une vision claire. On est dans l’action, plein d’énergie, on croit en notre projet, on prend les décisions avec confiance et on enchaîne les petites victoires. L’énergie semble inépuisable et on avance, convaincu de conquérir sans tarder de nouveaux marchés… et même l’Everest, s’il le faut.
A ce stade, même les obstacles sont perçus comme des défis stimulants. Les premiers retours positifs des clients, partenaires ou proches, sont galvanisants.
C’est une sensation identique à celle que vous éprouvez quand vous démarrez un nouveau sport, l’apprentissage d’un instrument de musique, etc. Au début, les progrès sont tellement sensibles et réguliers que l’objectif semble à portée de main et que rien ne peut vous en détourner.
Cette phase euphorique est une sorte de lune de miel, qui comporte inévitablement (comme toute lune de miel ? Je vous laisse en juger…) une date d’expiration. Oui, car arrive bientôt le moment où la croissance n’est plus aussi rapide. Le produit/ le service est bien accueilli, mais le chiffre réalisé n’est pas suffisant, loin s’en faut ! Après tant d’effort, on plafonne.
Des questions commencent à se poser, comme :
Faut-il investir (recruter, acquérir de nouveaux outils…), c’est-à-dire prendre un risque financier, pour que ça décolle ? Ou bien, au contraire, attendre que ça rapporte pour investir ?
Faut-il revoir l’offre ? Faut-il changer de stratégie ? Etc.
L’énergie initiale laisse place à une réflexion plus prudente. La peur de faire le mauvais choix, d’échouer peut freiner l’action.
Ce premier palier, inconfortable pour beaucoup d’entrepreneurs, est pourtant naturel. Il remet en perspective la situation idéalisée (“Être son propre patron”; Être libre de ces choix”…) et la sensation de liberté vécue depuis le début de l’aventure.
Il y aura d’autres paliers. Reconnaître ces hauts et ces bas dès le début, les anticiper, s’y préparer permet de cultiver l’endurance nécessaire pour poursuivre l’aventure. Comme les sportifs de haut-niveau (Eh oui, on y revient !) qui intègrent l’échec, la blessure ou encore la douleur dans leur cycle de progression.
Ce que ressent le dirigeant quand tout ralentit dans l’entreprise
Il est vrai que lorsque l’entreprise traverse une période difficile, c’est souvent le dirigeant qui en porte tout le poids :
- Il hésite à partager ses inquiétudes avec ses collaborateurs de peur de les démotiver.
- Il a souvent des difficultés à demander une aide extérieure et à partager ses soucis.
Pourtant, les signes de ralentissement sont généralement perçus par chacun dans l’entreprise : cela peut affecter la productivité, l’engagement des équipes, et générer des tensions internes.
Pour le dirigeant, des émotions variées peuvent alors se télescoper :
- La frustration, la peur de l’échec, la honte de ne pas être à la hauteur des attentes (de ses associés, des investisseurs, des collaborateurs, de son entourage, de soi-même…).
- Le déni : refuser la réalité en croisant les doigts pour cela inverse la tendance.
- La déception devant l’ingratitude des collaborateurs qui se désengagent.
- Le stress, la pression : lorsqu’il doit gérer des licenciements pour assurer la survie de l’entreprise, en cas de restructuration.
- La fatigue, l’humeur changeante, l’impatience…
Les difficultés qu’il vit au sein de l’entreprise peuvent même entraîner des répercussions sur sa vie familiale.
Gérer ces étapes, fait partie intégrante de l’expérience entrepreneuriale. Ces émotions qui nous embarrassent sont aussi des alarmes qui nous alertent sur le fait d’agir. La seule chose que l’on a à faire à ce moment-là, c’est lever la tête, prendre du recul, sortir de l’isolement. L’inverse de ce qu’on aurait tendance à faire quand on est mal.
L’accompagnement pour garder le cap en entreprise
Dans la croissance comme dans les difficultés, l’entrepreneur peut avoir tendance à regarder tout avec une loupe : exagérer ce qui va bien, dramatiser ce qui va mal.
L’accompagnement par un coach permet au dirigeant de prendre du recul et de retrouver une vision claire.
Il consiste à éclairer les angles morts à élargir son regard comme un phare qui balaie la route. Le coach n’apporte pas de solutions, ne décide pas à la place, il allume par son questionnement les zones d’ombre sur lesquelles le dirigeant ne focalise pas son regard.
Par ailleurs, un regard extérieur agit comme un miroir, reflétant à la fois les forces et les faiblesses du dirigeant.
Se faire accompagner pour un dirigeant, c’est se donner les moyens d’avoir un regard éclairé sur l’évolution de son entreprise. Les situations difficiles sont inerrantes à la vie de l’entreprise. Ce n’est pas un signe de faiblesse mais plutôt de maturité.
Cela permet d’affronter les tempêtes, de les traverser et, in fine, de renforcer la solidité de l’entreprise et la confiance du dirigeant.
Résilience et rebond : Construire dans la tempête
Bien sûr, personne n’espère vivre des périodes de crise. Elles ne sont pas une fin en soi. Cependant, l’expérience montre qu’elles représentent bien souvent une opportunité de transformation.
Pour rebondir, le dirigeant doit développer une capacité de résilience qui lui permet d’ancrer sa vision, même quand tout semble prêt de s’effondrer.
Construire dans la tempête, c’est accepter l’incertitude, apprendre de ses erreurs et mobiliser ses ressources, internes et externes. D’ailleurs, c’est souvent en période de crise que naissent les innovations et que l’entreprise découvre sa véritable force.
Chaque défi surmonté renforce non seulement la capacité du dirigeant à affronter l’avenir, mais aussi la cohésion d’équipe. La transparence, le partage des difficultés et l’implication des collaborateurs dans la recherche de solutions créent aussi une dynamique collective précieuse.
En persévérant malgré les vents contraires, le dirigeant est en mesure de poser les bases d’une entreprise plus forte, plus agile, plus résiliente… et mieux armée pour saisir les opportunités futures.
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