L’IA: menace ou alliée du management et de la relation client ?

Fin 2022, ChatGPT apparaissait. A suivi l’emballement que l’on connaît. Aujourd’hui, l’Intelligence Artificielle générative* s’est installée au cœur de nos vies personnelles et professionnelles.

Elle ou il, selon le genre qu’on lui donne, est devenue une sorte de « meilleur(e) ami(e) » à qui on peut tout dire, tout demander. Il ou Elle ne s’offusque jamais de notre manque flagrant de connaissances ou de notre paresse à faire par nous-mêmes ce qu’elle/il peut faire en moins de temps qu’il faut pour lui formuler la demande ! Une perle, en quelque sorte… qui par-dessus le marché ne manque pas d’humour.

De fait, elle intrigue les uns, fascine les autres… et inquiète tout le monde, avouons le, par sa capacité à se rendre indispensable, en si peu d’années.

Car elle soulève une question de fond : comment en tirer parti sans perdre ce qui fait notre richesse, en tant qu’être humain : la relation, l’esprit critique, l’intuition, la créativité ?

Notre « meilleure amie » ne serait-elle pas en réalité notre « meilleure ennemie » ? À l’instar de Faust, ne sommes-nous pas en train de « vendre notre âme » à un diable de machine ?

Pourtant, l’IA ne se résume plus à quelques gadgets ou à une tendance passagère, on le constate tous les jours. Elle nous aide vraiment à « revisiter » nos outils, nos pratiques, et à nous rendre plus efficaces.

Une réalité que les dirigeants, managers et commerciaux n’ignorent pas.

Alors, quoi ? Faut-il tout déléguer à l’IA ? Faut-il, à contrario, s’en méfier systématiquement ?

Dans cet article, on vous propose une lecture pragmatique du rôle que l’IA peut jouer dans nos pratiques professionnelles.

Sans la diaboliser ni l’idéaliser, nous allons explorer comment l’utiliser comme un(e) « super assistant(e) », un deuxième cerveau en quelque sorte. Non comme… un(e) remplaçant(e) qui penserait à notre place.

L’enjeu, finalement, n’est plus de savoir si l’IA va changer nos métiers, mais comment nous allons apprendre à la connaître pour en faire une alliée, à notre service.

L’IA va-t-elle nous rendre… bête ?

C’est l’une des critiques les plus récurrentes faites à propos de l’IA générative : à force de déléguer à la machine, n’allons-nous pas atrophier nos compétences cognitives ? L’Intelligence Artificielle serait-elle en fait un outil de « paresse intellectuelle assistée » ?

 

Les dérives d’un usage passif ou irréfléchi

Peut-être, oui. Mal utilisée, l’IA pourrait certainement appauvrir nos pratiques. Voici quelques dérives que vous avez dans doute déjà constatées :

  • La perte de sens critique, lorsqu’on accepte sans vérification une réponse générée par l’IA, sans se demander si elle est exacte, adaptée ou même… cohérente.
  • L’uniformisation des contenus, si on n’y injecte pas l’expérience que l’on a du sujet et qui lui donne son authenticité, sa légitimité.
  • L’automatisation de la décision, si on est tenté de suivre une recommandation de l’IA comme si elle détenait la vérité absolue.

On vous laisse imaginer les conséquences de telles dérives, sur le management ou la relation commerciale (communication interne altérée, perte de lien avec le client, décisions RH mal calibrées…).

À contrario, utilisée avec discernement, l’IA générative peut être source de nombreuses opportunités.

 

Quand l’IA devient un vrai levier d’efficacité

Utilisée comme un super assistant, l’IA peut au contraire permettre de dégager du temps sur des tâches répétitives, stimuler la créativité dans une phase de réflexion, ou encore améliorer la qualité de la préparation dans la relation managériale ou commerciale.

Par exemple (les listes ci-dessous on été générées par ChatGPT après saisie des prompts indiqués),

« Je suis manager, comment puis-je gagner du temps en me faisant aider de l’IA ? »

  • Gestion des réunions: résumé automatique des réunions (audio ou visio) ; préparation des agendas en fonction des points clés précédents ; suivi des décisions et des actions à assigner après chaque réunion
  • Rédaction et synthèse: écrire et corriger des e-mails, comptes-rendus, présentations, rapports ; résumer des documents longs ou des PDF en quelques points clés ; traduire rapidement du contenu
  • Organisation et planification: générer des plannings de projet ou de personnels ; prioriser les tâches selon les urgences/ressources ; proposer des alertes intelligentes pour anticiper les blocages
  • Analyse de données / reporting: lire et interpréter des tableaux Excel complexes ; générer des visualisations et des dashboards automatiques ; identifier des tendances ou anomalies dans les indicateurs
  • Coaching et feedback: aide à la préparation de feedback constructif pour les collaborateurs ; simulation d’entretiens RH ou difficiles ; analyse des réponses des collaborateurs

« Je suis commercial, comment l’IA pourrait-elle m’aider au quotidien ? »

  • Prospection intelligente : recherche automatisée de prospects qualifiés (par secteur, taille, poste, etc.) ; rédaction d’e-mails de prospection personnalisés selon le profil du client ; génération de scripts d’appels adaptés au pitch et à l’audience
  • Mails et relances qui convertissent : rédaction rapide d’e-mails clairs, engageants et personnalisés ; relances automatiques avec un ton adapté (formel, familier, pressant…) ; suggestions de réponses personnalisées aux objections des clients
  • CRM boosté à l’IA : résumé automatique des échanges client (mails, appels, meetings) ; suggestions de « next steps » selon le cycle de vente ; alertes sur les leads « chauds » à recontacter
  • Préparation et closing plus efficaces : génération de fiches client express avant un rendez-vous ; simulations d’entretien client pour s’entraîner à l’oral ; analyse automatique des objections ou freins fréquents.
  • Analyse des performances : visualisation rapide du pipe commercial ; suggestions pour optimiser le taux de closing ; comparaison des chiffres avec des modèles ou benchmarks.
  • Gain de temps sur les tâches répétitives : comptes-rendus automatiques après les rendez-vous ; traductions instantanées ; préparation de devis / présentations commerciales.

On le voit dans ces exemples, l’IA prépare le terrain, mais ne fait pas le travail à notre place : elle propose, nous disposons !

En réalité, ne serait-ce pas la façon dont nous l’utilisons qui peut nous faire gagner… ou perdre en intelligence professionnelle ?

Travailler avec l’IA : oui… mais pas n’importe comment !

Bon mais, restons pragmatique et objectif ! On s’y est engagé en introduction de cet article.

L’enthousiasme légitime que peuvent déclencher les bénéfices de l’IA générative ne doit pas faire oublier ses impacts (écologiques, éthiques et sécuritaires), moins visibles mais tout aussi réels.

L’empreinte environnementale de l’IA : un enjeu trop souvent ignoré

On le sait, le numérique n’est pas immatériel.

Certaines études avancent même qu’une simple requête faite à une IA générative consomme 10 fois plus d’énergie qu’une requête sur un moteur de recherche classique. Alors, à l’échelle de millions d’utilisateurs, imaginez l’impact ! Ce n’est pas raisonnable.

Et si, avant de solliciter une IA, on se demandait si une recherche sur un moteur de recherche ne suffirait pas ? C’est un petit geste qui, multiplié par x millions d’utilisateurs, peut devenir un levier de sobriété numérique* ! Gardons en tête la légende du petit colibri

 

Confidentialité et sécurité des données : rester vigilants

Beaucoup d’IA génératives, notamment en version gratuite, enregistrent les prompts* et peuvent utiliser les données saisies pour entrainer leurs modèles.

Donc, la bonne pratique, c’est de rester vigilant et de s’abstenir d’inclure des données sensibles ou confidentielles* dans nos prompts. Par exemple: identité de collaborateurs, chiffres stratégiques, détails sur les clients ou sur des projets sensibles.

Le mieux étant de privilégier, quand c’est possible, des solutions IA internes, hébergées de manière sécurisée, ou de proposer un cadre d’usage limité dans l’entreprise.

 

Vers une charte d’usage responsable de l’IA en entreprise

Chez Inside, nous avons mis en place une charte d’usage de l’IA générative*. À notre échelle, c’est un document simple, mais structurant qui pose un cadre collectif clair.

Cette charte permet d’instaurer une posture responsable de chacun vis-à-vis des technologies.

Voici quelques exemples de principes que peut contenir une telle charte :

Principe Exemple de mise en pratique
Transparence Toujours indiquer lorsqu’un contenu a été généré (ou assisté) par une IA
Validation humaine Aucune décision managériale ou commerciale ne doit reposer uniquement sur l’IA
Protection des données Ne pas intégrer d’informations nominatives, confidentielles ou sensibles dans un prompt
Sobriété numérique Ne solliciter l’IA que lorsqu’elle apporte une réelle valeur ajoutée
Formation continue Encourager les collaborateurs à se former aux usages et aux limites de l’IA

Adopter une démarche éthique, c’est protéger ses données et limiter son impact environnemental ; mais c’est aussi préserver la place de l’humain dans la chaîne de valeur.

Se former pour faire de l’IA une alliée

On l’a vu, l’IA générative, bien utilisée et encadrée, a la capacité d’augmenter notre potentiel.

Comme tout outil, elle requiert de la méthode, de la pratique et un bon accompagnement. Sans quoi, les risques de mauvais usage, d’hallucinations* ou de dépendances sont réels.

Utiliser l’IA à bon escient ne s’improvise pas

Savoir utiliser l’IA, c’est comprendre comment formuler un prompt efficace, ajuster la réponse, l’analyser, la compléter : bref, collaborer avec l’outil.

Or, beaucoup de professionnels s’en tiennent à une utilisation intuitive, parfois approximative. Ces usages s’apprennent… et se perfectionnent dans le temps, car les outils d’IA générative évoluent rapidement.

Se former permet de gagner en efficacité et de s’assurer que l’outil est bien utilisé, dans le respect des valeurs de votre organisation. La formation est aussi un moyen de poser les limites : quand utiliser l’IA ? Quand ne pas l’utiliser ? Quelle part de contrôle humain garder ? Comment gérer les biais ou les erreurs potentielles ?

Car oui, les IA font des erreurs et peuvent inventer des réponses, même si elles sont absurdes. À la question « quels sont les plus grands romans écrits par Napoléon Bonaparte ? », une IA générative aurait répondu : « Guerre et Paix » et « Les misérables » en ajoutant qu’ils ont profondément marqué la littérature française…

Si on peut reconnaître à cette IA un certain aplomb, elle n’aurait sans doute pas obtenu une très bonne note à l’épreuve de français du Bac.

Une compétence professionnelle à part entière

Maîtriser les usages de l’IA devient donc une compétence différenciante, aussi essentielle que la maîtrise des outils bureautiques à une époque.

Intégrer l’IA dans vos plans de développement des compétences, dans les parcours managériaux et les formations commerciales semble désormais incontournable pour maîtriser ses outils.

L’IA, levier de performance, si on en garde les rênes


Chez Inside, nous pensons qu’entre ignorer l’IA ou s’y précipiter sans prendre de recul, il existe une troisième voie : celle d’une intégration intelligente, raisonnée et responsable de l’IA dans nos pratiques professionnelles. Pour en faire,

  • Une IA qui n’appauvrit pas, mais qui stimule la réflexion.
  • Une IA qui ne remplace pas mais qui soutient et augmente nos capacités.
  • Une IA qui, bien utilisée, permet de gagner en efficacité, en impact et en créativité.

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Pour cela, plusieurs prérequis : Comprendre les règles du jeu, apprendre à dialoguer avec la machine, fixer ses propres limites, identifier les bons cas d’us

age. Autant de savoir-faire à acquérir, dans une logique pragmatique, opérationnelle et éthique.

Vous souhaitez accompagner vos équipes et apprendre comment tirer le meilleur parti de l’IA ? Nos formations sont conçues pour intégrer l’IA de manière concrète dans vos pratiques managériales, commerciales ou de communication.

Parlons-en. Ensemble, faisons de l’IA un levier de développement pour vos équipes !

 Mini glossaire de l’Intelligence Artificielle  générative

Intelligence Artificielle générative

Sous-catégorie de l’intelligence artificielle capable de produire du contenu à partir de données existantes : texte, image, son… ChatGPT, DALL·E ou Gemini sont des exemples d’IA génératives.

Attention : Les IA génératives ne “pensent” pas ; elles génèrent des réponses en s’appuyant sur des modèles statistiques.

Prompt

C’est la consigne que vous donnez à une IA. Un prompt bien formulé = une réponse plus pertinente. Exemple :

« Tu es un expert en rédaction commerciale B2B. Tu travailles dans une entreprise spécialisée dans […]. Rédige un email de relance professionnel, à destination d’un prospect qui a montré de l’intérêt pour […], mais n’a pas donné suite après notre premier échange il y a 10 jours. Ton objectif est de le relancer de manière proactive, tout en restant respectueux et non insistant, avec une proposition de rendez-vous ou d’appel…»

Savoir écrire un bon prompt est une compétence clé !

Hallucination

Erreur produite par l’Intelligence artificielle, qui “invente” une information avec une apparente assurance. Ex : une citation fausse mais bien formulée, une date erronée, un lien inexistant…

Cela nécessite de toujours relire et vérifier les contenus générés !

Donnée sensible / confidentielle</h4>

Toute information à ne pas saisir dans un outil d’IA grand public : La règle à suivre c’est « ce que vous ne publieriez pas sur internet, ne le confiez pas à une IA en lign

e ».

Sobriété numérique

Pratique consistant à limiter l’impact environnemental du numérique. Cela passe notamment par un usage raisonné de l’IA, plus énergivore qu’une simple recherche sur le web.

Charte d’usage de l’Intelligence artificielle

Document interne fixant les règles d’utilisation de l’intelligence artificielle dans une organisation. Il peut traiter de sécurité, d’éthique, d’impact écologique ou encore de formation.

L’équipe Inside,

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